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Soy Canada comparaît devant le Comité parlementaire de l'agriculture pour présenter les prochaines priorités du CSA

Posté sur: 17 novembre 2016

Soy Canada a récemment parlé au Comité parlementaire de l'agriculture et de l'agroalimentaire des priorités du secteur canadien du soya pour le prochain Cadre stratégique pour l'agriculture qui entrera en vigueur le 1er avril 2018

Voici le texte de la présentation donnée par le directeur général de Soy Canada Jim Everson le 17 novembre 2016 :

Bonjour les membres. C'est un honneur d'être invité à nouveau et de comparaître devant le comité, cette fois pour discuter de Soy Canada et du point de vue de l'industrie du soja sur le prochain cadre stratégique pour l'agriculture.

Comme vous le savez, Soy Canada est l'association nationale qui représente toute la chaîne de valeur du soja.

Notre adhésion augmente et comprend des associations de producteurs qui parlent au nom des producteurs de soja à travers le Canada, des entreprises de développement de semences, des exportateurs et des transformateurs de soja. Notre objectif est d'unir le secteur du soja, de faciliter la coopération sur des questions importantes et de représenter l'industrie sur les questions nationales et internationales entourant l'accès aux marchés, le commerce, le développement des marchés et la recherche.

Le secteur du soya connaît une croissance importante au Canada et continue d'afficher une tendance à la hausse pour la campagne agricole 2016-2017.   

  • La superficie ensemencée est en hausse en 2016 à 5,46 millions d'acres - une augmentation de 82% au cours de la dernière décennie
  • Les niveaux de production ont doublé pour atteindre 6,2 millions de tonnes métriques depuis 2005
  • Les recettes monétaires agricoles ont atteint $2,38 milliards – une augmentation de 200% depuis 2005
  • Les exportations ont augmenté de 250 % pour atteindre 4,4 MMT en 2015 et devraient être fortes cette année alors que les producteurs concluent la saison des récoltes.

L'industrie canadienne du soya contribue également grandement à l'économie nationale.

Au total, notre industrie ajoute plus de $5,6 milliards au PIB annuel du Canada et est responsable de 54 000 emplois à temps plein. Une grande partie de cette contribution à l'économie canadienne est appuyée par le cadre stratégique pour l'agriculture du gouvernement du Canada et les programmes de soutien qui font croître notre industrie et favorisent la recherche, le commerce et d'autres activités de développement des marchés.

Ce qui m'amène à l'élaboration du prochain cadre stratégique pour l'agriculture.

L'importance du prochain cadre stratégique pour l'agriculture ne saurait être surestimée. Le CSA jouera un rôle central dans le succès du secteur agricole canadien au cours des cinq prochaines années et au-delà.

L'APF a une large portée. Soy Canada appuie les objectifs et les « domaines prioritaires » identifiés par les ministres fédéraux et provinciaux dans la déclaration de Calgary convenus cet été. Nous soutenons le maintien de l'accent mis sur les domaines politiques existants - les marchés et le commerce, les programmes d'innovation et de gestion des risques et nous saluons également l'accent mis sur le climat, la confiance du public et la transformation à valeur ajoutée.

Aujourd'hui, j'aimerais d'abord me concentrer sur quelques domaines prioritaires pour le secteur canadien du soya, à savoir le soutien à l'innovation ainsi que l'accès aux marchés et la promotion.

L'agriculture d'aujourd'hui est synonyme d'innovation. Le développement de nouvelles variétés de semences qui répondent aux besoins de nos clients à l'échelle mondiale et qui fournissent de nouveaux outils, tels que le gain de rendement et la résistance aux maladies pour nos agriculteurs, est un avantage stratégique canadien. Le nouveau Cadre stratégique pour l'agriculture doit continuer à investir dans la recherche et l'innovation et améliorer continuellement la collaboration et l'efficacité.

Nous devrions nous appuyer sur le succès du cadre stratégique agricole actuel dans ce domaine – il a joué un rôle déterminant dans le soutien de la croissance que je viens de décrire dans le secteur canadien du soya.

Les programmes de recherche publics, soutenus par l'APF, ont très bien réussi à développer de nouveaux traits de semences qui s'adaptent à des conditions de croissance variables. Bon nombre des principales variétés de soja cultivées par les agriculteurs aujourd'hui ont été développées avec le soutien de stations de recherche et d'universités soutenues par l'APF, comme celles situées à Harrow, Guelph et Ottawa.

Le programme de grappes de recherche de l'APF est un excellent exemple de la façon dont les chercheurs de l'industrie et du gouvernement peuvent aligner leurs efforts pour obtenir les résultats de recherche les plus efficaces et les plus efficients. Il facilite les collaborations de recherche interinstitutionnelles à l'échelle nationale. C'est vraiment important lorsqu'on est en concurrence avec des exportateurs beaucoup plus importants, comme les États-Unis et le Brésil. Les clusters rassemblent les investissements en R&D du gouvernement et de l'industrie pour établir des priorités afin de tirer le meilleur parti des deux et de réduire les doubles emplois. C'est un modèle sur lequel nous devons nous appuyer dans le nouveau CSA.

Ces groupes de grappes de recherche ont été une force positive dans notre industrie et ont démontré une collaboration considérable dans la résolution d'un certain nombre de priorités agronomiques et génomiques. Par exemple, au cours des 6 dernières années, les efforts de recherche du groupe de grappes de l'Alliance canadienne pour la recherche sur les grandes cultures ont été couronnés de succès en lançant plus de 63 nouvelles variétés de soya qui offrent de l'innovation aux agriculteurs et de nouvelles caractéristiques de qualité aux clients.

La recherche financée par l'État a aidé à repousser les limites de la production de soja au Canada, facilitant grandement la croissance de notre secteur.

Au cours des 10 dernières années, de nouvelles variétés à saison courte ont entraîné une croissance importante de la production dans l'Est de l'Ontario et au Manitoba, deux régions qui ont traditionnellement connu une saison de croissance plus courte que la région des Grands Lacs dans le sud de l'Ontario. Une partie de l'expertise en matière de sélection se trouve ici même à Ottawa, où l'accent a été mis sur les variétés à saison courte et à maturation précoce. Nos chercheurs universitaires, bénéficiant du soutien de l'APF, ont également développé de nouvelles variétés à saison plus courte, tout comme nos sélectionneurs du secteur privé.

La croissance importante de notre industrie au Manitoba est le résultat de cet effort de recherche, et l'innovation continue dans le développement des semences déplacera la production de soja plus au nord et à l'ouest dans les années à venir.

En juin, Soy Canada a réuni la communauté nationale de recherche sur le soya pour concentrer nos efforts et aligner les priorités. Nous voulons tirer le meilleur parti de la collaboration nationale, y compris la recherche publique et privée. Les priorités élaborées dans le cadre de cette approche nationale, complète de la chaîne de valeur et multi-juridictionnelle iront au développement de la recherche financée conjointement par notre secteur lors de la prochaine ronde de financement du CSA. L'approche Cluster en matière de financement encourage cette collaboration.

Notre stratégie en matière d'innovation est alignée sur nos priorités en matière de développement des marchés et d'accès aux marchés. Ces liens sont une considération importante pour la conception de l'APF. En plus d'innover pour soutenir la compétitivité, nous devons avoir un accès prévisible aux marchés internationaux. Soixante-dix pour cent de la production de soya du Canada est exportée et ce pourcentage augmentera à mesure que notre production de soya continuera de croître.

Deux priorités ressortent en matière de soutien continu au développement des marchés, à l'accès aux marchés et à la promotion des produits canadiens.

Première, continuer à soutenir les programmes APF existants qui fonctionnent.

Le programme Agri-marketing a aidé notre industrie à promouvoir le soya canadien sur les marchés d'exportation et à maintenir et sécuriser l'accès au marché. Comme je l'ai souligné dans mes remarques liminaires, notre dépendance à l'égard des exportations augmente à mesure que la production canadienne augmente.

Le programme Agri-marketing appuie la promotion dans ces marchés et aide à résoudre les problèmes d'accès aux marchés. Le financement AMP soutient les missions commerciales sortantes et entrantes de Soy Canada, les études de marché et de nombreuses autres activités qui nous aident à créer et à conserver des marchés.

En février 2016, Soy Canada a pu entreprendre sa première mission commerciale en Corée du Sud et tirer parti des avantages du récent accord de libre-échange et nouer d'importants contacts commerciaux. La semaine dernière, nous avons participé à la mission commerciale du ministre MacAulay en Chine – une occasion qui nous a mis directement en face des importateurs de notre plus grand marché.

Le soutien à la commercialisation nous a également permis de concevoir et de développer un « portail client » de Soy Canada qui sert de catalogue de produits de soja canadiens et fournit aux acheteurs un lien vers des fournisseurs canadiens.

Deuxième, il est important que le gouvernement concentre ses ressources dans les ministères clés sur le soutien au développement des marchés et l'accès aux marchés. Notre industrie et d'autres secteurs du secteur agricole bénéficient du soutien du Secrétariat à l'accès aux marchés d'Agriculture Canada, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, de la Commission canadienne des grains et du personnel de soutien commercial d'AAC dans les missions étrangères. De plus en plus, nous constatons que ces organismes ont du mal à répondre à la demande d'aide du secteur sur les marchés d'exportation. Dans de nombreux cas, il s'agit d'un travail qui n'est pas substituable par d'autres moyens. Par exemple, l'ACIA a un rôle tout à fait unique, en tant qu'organisme officiel de protection des végétaux du Canada, pour négocier avec ses homologues du monde entier et appliquer des principes scientifiques solides aux questions liées au commerce. Son rôle international est important pour l'accès au marché agricole, mais son objectif est dominé par les questions de réglementation intérieure.

Même si l'amélioration de l'accès aux marchés, l'intensification du commerce et l'augmentation des investissements dans la recherche continueront d'être les principales priorités de notre industrie, il est également important de relever les nouveaux défis et thèmes auxquels est confrontée l'agriculture canadienne.

Malgré l'excellent bilan de notre industrie en matière de gérance et de sécurité, nous comprenons que le public demande de plus en plus d'informations et de transparence. Il est important que le secteur agricole conserve la confiance des consommateurs. C'est à notre secteur d'expliquer et de sensibiliser et nous partageons cette responsabilité avec le gouvernement. Le prochain CSA devrait contribuer à la mise au point de véhicules pour rapprocher les consommateurs, les gouvernements, la société civile et la communauté agricole. Il devrait aider à élaborer des normes de systèmes de certification pour démontrer les meilleures pratiques suivies dans le secteur.

De même, l'agriculture canadienne doit faire sa part dans la lutte contre les changements climatiques, et nous le faisons. Lorsqu'il s'agit de l'intendance de nos ressources naturelles, nous avons beaucoup à dire. Depuis 1981, l'efficacité de l'utilisation des terres pour la production de soja au Canada a augmenté de 16 %. Au cours de la même période, les agriculteurs ont amélioré de 11 % l'empreinte carbone nette par unité de production de soja et les producteurs de soja utilisent 26 % d'énergie en moins pour la production agricole.

Mais nous devons continuer ainsi et démontrer au public que nous faisons ces choses. Les Canadiens sont préoccupés par l'utilisation de la technologie dans la production de leurs aliments, et c'est compréhensible, mais il suffit de regarder les gains d'efficacité et la capacité de production facilités par « l'agriculture de précision » d'aujourd'hui. Les applications mobiles, la technologie à taux variable, le GPS et la technologie des drones permettent aux agriculteurs d'apporter des améliorations continues à leur ferme et d'être plus précis et efficaces avec l'utilisation de produits chimiques et d'autres intrants agricoles, améliorant considérablement la durabilité de la production.

Il est important que les nouvelles initiatives en matière de changement climatique et de durabilité environnementale du CSA soient dirigées par l'industrie et compatibles avec les intérêts de l'industrie. Notamment qu'ils ont une portée nationale et ne créent pas de déséquilibres de concurrence entre les régions.

Nous appuyons donc l'ajout de ces nouveaux thèmes dans le cadre stratégique pour l'agriculture tout en maintenant un appui solide aux programmes d'accès aux marchés, de commerce et de recherche.

À mesure que l'industrie prend de l'expansion, l'APF et le soutien qu'elle offre à l'agriculture canadienne doivent faire de même. Il est important de ne pas éloigner le soutien des programmes réussis qui ont bien servi notre industrie, mais plutôt d'ajouter à la boîte à outils disponible qui fournira à l'agriculture canadienne les ressources supplémentaires pour aborder les problèmes émergents dans leurs pratiques commerciales. Nous continuerons de participer à la discussion qui façonne la façon dont l'APF se déroulera et maintiendra le succès du cadre politique existant.

J'espère avoir montré à quel point le CSA actuel est si important pour la croissance actuelle et passionnante du secteur canadien du soya et pourquoi nous devons le poursuivre, le peaufiner et l'améliorer. Merci et j'attends vos questions avec impatience.